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Il n’est pas facile pour moi de varier mes approches pédagogiques lorsque j’enseigne à de grands groupes

Avez-vous songé que même de petites expériences avec des techniques différentes peuvent faire une grande différence dans les méthodes d’enseignement en grand groupe ?

Les grands amphithéâtres ou les classes de grande taille peuvent poser des problèmes tant aux étudiants qu’aux enseignants. Pour de nombreux étudiants qui entrent à l’université, c’est la première fois qu’ils doivent apprendre dans ce cadre. Faire des petites expériences avec des stratégies qui pourraient aider les étudiants à surmonter certains des problèmes d’adaptation liés à ce type d’environnement d’apprentissage peut s’avérer bénéfique pour tout le monde. Lorsque l’on teste des stratégies pédagogiques, il est important de prendre en compte ce que l’on sait sur la façon dont les étudiants apprennent le mieux. Vous pouvez consulter des modèles tels que Laurillard’s Conversational Framework pour vous aider à réfléchir à vos méthodes d’apprentissage actuelles et à les réorganiser pour les rendre plus variées et plus interactives. Une description plus détaillée des six différents types d’apprentissage est disponible ici.


SOLUTIONS RAPIDES

→ SR 1. Prévoyez intentionnellement des questions pendant les cours ou les cours magistraux. Intégrez des questions dans les diapositives de votre présentation à des moments clés de votre cours (idéalement toutes les 10 à 15 minutes), ou envisagez d’utiliser une application de sondage (Poll Everywhere, Mentimeter, Kahoot, etc.).

→ SR 2. Planifiez à l’avance pour assurer votre réussite ! Pensez à l’avance à des aspects importants de l’enseignement, comme le fait de laisser une rangée sur trois vide pour faciliter l’interaction (se tourner et parler) et laisser de la place à l’enseignant pour qu’il puisse circuler dans la salle et écouter les discussions.

→ SR 3. Exploitez les activités déjà existantes. Consultez des sites web et des ressources pour trouver des activités et des routines faciles à mettre en œuvre pour accroître l’engagement et la participation des étudiants. En voici quelques exemples : Harvard Project Zero Thinking Routines, Teach EUR du programme Erasmus de l’Université de Rotterdam, Liberating Structures.

Créez des dispositifs de formation expérimentaux

L’utilisation de nouvelles méthodes d’enseignement ne nécessite pas nécessairement de grands changements ou une restructuration complète du cours. Considérez les expériences avec de nouvelles méthodes d’enseignement comme une « recherche » sur l’enseignement et l’apprentissage. Changer trop de variables à la fois peut entraîner une incertitude quant à la détermination des facteurs qui créent un changement positif. En effet, trop de changements en même temps risquent bien souvent de nous pousser à l’inactivité, au lieu de nous pousser à la transformation. Il est préférable de privilégier les petites améliorations cohérentes de type Kaizen sur une période plus longue, car elles auront probablement plus d’impact à long terme.

  1. Choisissez une nouvelle approche qui vous semble adaptée à vos étudiants, à votre cours, à votre contenu et à votre cadre de travail.
  2. Essayez la nouvelle approche avec les étudiants à plusieurs reprises.
  3. Analysez (et documentez, si possible) ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné.
  4. Effectuez des ajustements afin de peaufiner la stratégie pour qu’elle soit plus efficace.
  5. Répétez les étapes avec une nouvelle petite expérimentation dès que vous vous sentez prêt !
Posez de meilleures questions

Bien que de nombreux enseignants posent couramment la question « Y a-t-il des questions ? » lors de leurs cours magistraux, il est rare que cela donne lieu à une bonne discussion. En outre, le fait de poser des questions fermées ou des questions de type oui/non n’aide pas souvent les étudiants à développer leur esprit critique et ne les oblige pas à négocier le sens ou la compréhension de ce qu’ils disent. Planifiez à l’avance de poser de meilleures questions à des moments précis de votre cours. Quelques conseils pour poser de meilleures questions :

  • Reportez-vous à la taxonomie de Bloom et utilisez-la comme guide pour élaborer des questions qui suscitent le degré de réflexion que vous souhaitez développer chez les étudiants.
  • Posez des questions ouvertes et permettez aux étudiants de participer à une activithink-pair-share pour y répondre.
  • Laissez aux étudiants un temps de réflexion suffisant pour qu’ils puissent réfléchir à leurs réponses. Trouver des moyens de garantir un temps adéquat (minuterie, comptage silencieux, etc.) avant de demander aux étudiants de répondre.
  • Posez ensuite des questions de clarification et de précision. Plusieurs bons exemples venant de l’Université d’Indiana sont disponibles ici.

Dans une grande salle de classe ou un amphithéâtre, il est souvent difficile d’entendre les étudiants lorsqu’ils posent une question ou y répondent. Envisagez l’utilisation d’un dispositif tel que la « Catch Box », qui est un microphone placé dans un conteneur en mousse souple que l’on peut lancer en toute sécurité dans la salle. Cette page internet disponible grâce au Bowdoin College dans le Maine (aux USA) offre de bons conseils et de nombreuses informations concernant la « Catch Box ».

Poser de meilleures questions peut favoriser une réflexion plus critique, aider les étudiants à améliorer leurs techniques d’apprentissage et leur réflexion métacognitive, ainsi qu’à développer leurs compétences de résolution de problèmes. Voir Solution rapide 1

Encouragez l’enseignement par les pairs

L’enseignement par les pairs est une forme d’apprentissage collaboratif où les étudiants s’engagent dans les concepts de base du cours et expliquent ensuite ces concepts les uns aux autres. Il s’agit souvent d’une variante de l’apprentissage « inversé ». Crouch et Mazur (2001) notent que « contrairement à la pratique courante consistant à poser des questions informelles pendant un cours magistral, qui n’engage généralement que quelques étudiants très motivés, le processus de questionnement plus structuré de [l’enseignement par les pairs] implique tous les étudiants de la classe » (p. 970). L’enseignement par les pairs se déroule généralement selon les étapes suivantes :

  1. Les étudiants se préparent en dehors des heures de cours en lisant, en visionnant des vidéos ou en consultant d’autres contenus.
  2. L’enseignant donne quelques précisions sur le sujet, puis pose une question soigneusement élaborée.
  3. Les étudiants disposent de quelques minutes pour réfléchir à la question, puis s’engagent à y répondre.
  4. Les étudiants travaillent en paires ou en petits groupes avec d’autres étudiants qui ont une réponse différente de la leur. L’objectif est de parvenir à un accord sur la/les bonne(s) réponse(s).
  5. L’enseignant conclu en clarifiant le propos.

Les enseignements par les pairs peuvent constituer une stratégie utile pour améliorer les compétences en matière de relations sociales, de travail en équipe et de communication, pour établir un lien entre le contenu des cours et leur application dans le monde réel, ainsi que pour aider les étudiants à développer leurs compétences transversales. Voir Solution rapide 2

Utilisez des techniques d’apprentissage dynamiques

Il existe de nombreuses activités simples et rapides que vous pouvez envisager de mettre à l’essai dans le cadre de votre enseignement afin de varier les approches pédagogiques. Ces activités peuvent être incorporées comme des tickets d’entrée/sortie, des interactions de discussion/réflexion, des contrôles de compréhension, etc. En incluant davantage d’activités qui amènent les étudiants à interagir les uns avec les autres sur le contenu du cours, il est possible de briser la barrière de la communication, de développer des compétences de travail en équipe et des compétences de réflexion et d’apprentissage qui peuvent également aider les étudiants dans leur travail en dehors de la salle de classe. Il existe plusieurs sites web adaptés aux enseignants où vous pouvez facilement trouver différentes activités à tester. Voir Solution rapide 3

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